L’instrument et l’église

Modifications aux XIXème et XXème siècles

XIXème siècle : modernisations romantiques par le facteur Suret

Grand facteur du milieu du XIXème siècle et à la frontière entre l'orgue classique et l'orgue romantique, le facteur d'orgue Suret a modifié sans dénaturer l'orgue Clicquot. Son intervention est habituellement datée de 1867. Mais des traces de son passage et de son travail sont visibles à des dates ultérieures.

Ses interventions ont été relativement importantes sur l'orgue :

  • Rajout d'un clavier expressif doté de 6 jeux mais parlant seulement sur une partie du clavier.
  • Suppression corrélative des deux claviers de récit et d'écho.
  • Modification de la composition de certains claviers : par exemple, Suret a supprimé 3 à 4 jeux du positif pour installer deux jeux de huit pieds et déplacer le hautbois au nouveau récit expressif.
  • Changement des claviers de la console, afin de rendre le jeu plus facile à l'organiste.

Néanmoins, Suret a conservé l'essentiel de la mécanique de Clicquot (sommiers compris) et une grande partie du matériau sonore.

Le facteur Mutin est intervenu en 1911-1912, probablement pour réparer quelques dégâts faits par la Commune de Paris (disparition de certains jeux?) et pour y faire quelques adaptations : suppression du pédalier à la française (semble-t-il conservé par Suret), réharmonisation du plein jeu, rajouts possible de jeux d'anches harmoniques, etc. Le facteur d'orgue Béasse intervient au début des années 1920 en faisant lui aussi quelques adaptations.

1925 - 2011 : 100 ans sans relevage complet... et un incendie

Pour conserver un orgue dans des conditions satisfaisantes de fonctionnement, on estime qu'il est nécessaire de réaliser des relevages tous les 30 à 40 ans. Or le dernier relevage à notre connaissance date de... 1925. Et encore, il s'agit d'une intervention à l'économie !

Tout au long du XXème siècle, l'orgue n'a subi aucune intervention et son état s'est lentement dégradé.

À bout de souffle en 1967, l'orgue subit de gros dégâts au cours d'un incendie. Et ce qui n'a pas été détruit par le feu et la chaleur a probablement été endommagé par l'eau et les produits d'extinction utilisés pour éteindre l'incendie. L'orgue est depuis cette date totalement injouable.


 

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